Le temps du Carême prépare les chrétiens à fêter Pâques, la résurrection de Jésus et à travers elle, l’espérance pour les hommes d’un mystérieux passage de la mort à la vie. Ce mot vient d’un mot latin qui signifie « le quarantième », il s’étend sur cinq semaines : du mercredi des Cendres au Samedi saint. Dans la bible le nombre 40 symbolise le temps de l’épreuve et de la solitude avec Dieu. Le peuple hébreu est resté quarante jours dans le désert, tout comme Jésus, qui y a passé quarante jours, avant de rentrer à Jérusalem, où il est mort. C’est une période nécessaire pour être transformé de l’intérieur par Dieu. 40 jours pour se convertir (du latin convertire se tourner vers), pour « revenir à Dieu ». Par le temps de Carême, chaque chrétien est invité au jeûne, au partage, à la prière afin d’être toujours plus attentif à Dieu, à son action dans le monde et pour chacun, à la suite du Christ. Une foi qui grandit.
« Quarante jours pour faire le tri, pour se délester de ce qui est inutile, comme lorsqu’il faut traverser un désert. Quarante jours pour éduquer le cœur à aimer, éduquer le regard à dépasser l’usure et à traverser l’écran des masques et des apparences. Quarante jours pour marcher à un autre rythme, pour changer de style, pour faire le ménage, pour se purifier. Quarante jours pour regarder les autres, pour regarder Dieu, et écouter sa Parole. »
C’est pour tenir les 40 jours de jeûne et de privation en dehors des dimanches, qui sont toujours jours de fête et de résurrection – même en temps de Carême – que le début de celui-ci fut avancé au mercredi.
Pour marquer le début du Carême, les chrétiens ont une tradition particulière.
À l’église, ils tracent sur leur front une croix avec de la cendre. Le geste de l’imposition des cendres nous vient de la tradition juive. Ces cendres représentent à la fois notre péché et notre fragilité. Cette démarche de pénitence ouvre le temps du Carême et nous invite à changer nos habitudes pour prendre la route de l’Évangile. Ces cendres sont habituellement fabriquées en brûlant les rameaux de buis fanés de l’année précédente.
Le mercredi des Cendres est un jour de jeûne et d’abstinence.
« Ces cendres dans nos mains, nous les portons pas comme une condamnation, mais comme un appel à la vie. Au souffle de l’Esprit, durant ce temps de carême, le feu peut jaillir des braises cachées sous les cendres encore chaudes. Il suffirait de quelques brindilles de prière et de Parole de Dieu pour que s’élève à nouveau la flamme de la foi et du don de soi. Les forêts repoussent toujours parce que la vie est la plus forte. Le désert refleurit à la moindre pluie. L’eau de notre baptême peut irriguer nos jachères craquelées et sur nos cendres s’épanouiront les fleurs de la joie et de la tendresse. Regardons la trace de cendres dans nos mains ou sur nos fronts. Elle nous invite à une vie nouvelle !